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Fondatrice d’un prestigieux cabinet de recrutement, business angel, créatrice d’un jardin extraordinaire, Chantal Baudron, au cours d’une carrière menée de main de maître dans les ressources humaines n’a jamais oublié ses racines profondément périgourdines.

Du Périgord au boulevard Haussmann un parcours d’excellence

Une certaine acuité du regard, où se mêle un intérêt pour autrui teinté d’une discrète bienveillance, c’est l’impression qui frappe au premier abord quand on rencontre Chantal Baudron. Le mot  « chasseuse de têtes » résume un peu sommairement la subtilité de cette discipline dans laquelle, diplômée (haut la main) de l’École de Psychologie et d’un DESS de Paris Sorbonne, elle a mené la carrière que l’on sait.

Issue d’une famille de négociants dans la Noix du Périgord, ancrée à Saint-Martial-de-Nabirat depuis le 15e siècle, son parcours scolaire se situe dans l’excellence. Sur les conseils de ses professeurs de l’École Sainte-Claire à Sarlat, elle s’oriente vers le monde de la psychologie dont un large spectre d’applications nouvelles s’ouvrait à l’époque, dans les années 1970. Celle des ressources humaines séduisit la brillante élève. La sanction de son travail y est immédiate : le défi lui plaît. Elle entre chez Bernard Krief, leader du recrutement (ses annonces tapissaient les pages de la rubrique « offres d’emploi » des hebdos de la presse économique) où elle devient très vite la plus jeune directrice de cabinet de France.

 

Chasseuse de tête et business angel une histoire d’instinct

L’étape suivante ? Créer son propre cabinet, chose faite en 1980. Depuis, il a toujours pignon sur rue boulevard Haussmann à Paris et innove avec de nouveaux projets, comme celui de la mise en réseau et du partage d’expérience des anciens recrutés. Cette perspicacité de découvreuse de talents Chantal Baudron l’optimise dans son nouvel engagement de business angel (des mots qui ne vont pas si bien ensemble diront certains) et pourtant… Évaluer des projets, leur viabilité et leur intérêt mais surtout la motivation de leur concepteur, un art qu’elle a à cœur de mettre à profit de jeunes créateurs d’entreprise.
Première femme business angel, elle revendique de « miser » ses propres économies sur une dizaine de start-ups par an. Le bilan s’élève à 75 participations à ce jour (le ticket moyen est de 25KE), fruits d’autant de rencontres avec des « jeunes pousses » d’entrepreneurs suivies avec attention. Une manière de revaloriser l’intuition, l’instinct, en un mot les relations humaines dans la notion d’investissement.

 

 

Veyrignac son jardin secret

Rattrapée par l’étymologie de son nom de jeune fille, Peyrypeyry (1), elle rachète avec son mari (2) un château en déshérence, perché sur une falaise dominant les méandres de la Dordogne, offrant un panorama à couper le souffle… Le parfait conte de fées périgourdin pour un coup de cœur absolu partagé par toute la famille qui s’y réunit souvent. Le coup de baguette magique aura quand même pris des années pour qu’une bâtisse élégante renaisse de ses cendres, entourée de jardins enchanteurs. Le visiteur déambule tour à tour entre des parterres à la française bien ordonnancés, puis dans des jardins à l’italienne, avec d’exubérantes fontaines en cascades, avant de se fondre dans un paysage à l’anglaise avec ses pièces d’eau romantiques autour des dépendances transformées en charmantes maisons d’amis. Sans oublier l’omniprésence des roses, véritable passion de la maîtresse des lieux. Une de ses plus grandes fiertés est d’avoir une variété à son nom, parmi les quelques mille cent qui s’épanouissent à Veyrignac. Elle voue une reconnaissance particulière à son défunt ami Gilles Sermadiras, père de l’actuel et non moins charismatique propriétaire des célèbres jardins du manoir d’Eyrignac voisin, qui lui a prodigué force conseils.

Ce jardin (3) classé « Jardin Remarquable » est certainement une des nombreuses contributions de sa propriétaire au Périgord et à sa nature préserve avec le vœu que ce territoire garde sa typicité. Le maintien de la tradition agricole du département lui paraît primordial pour préserver les paysages dont les paysans ont toujours été les sculpteurs et les gardiens. Vice-présidente de la Truffe, amicale des Périgordins de Paris, elle s’implique dans la destinée du département (lire page 33). Concilier l’harmonie et l’authenticité rurale du territoire avec l’essor économique et touristique, tel est l’enjeu. Cette ambassadrice discrète et efficace, que l’on croise l’été sur les festivals de musique baroque ou de théâtre du Périgord noir souhaite préserver « le merveilleux de ce Périgord » tel que le décrivait l’auteur Guy Georgy, dans La folle avoine, une de ses lectures préférées.

 

 

 

(1) Peyry : la pierre en vieux français.

(2) Michel Baudron, industriel et également investisseur dans des start up actionnaire du Château la Jaubertie dans le vignoble bergeracois en partenariat avec la famille Ryman.

(3) Les jardins de Veyrignac sont ouverts au public lors de la fête des Jardins (en 2022 : 3 au 5 juin) et sur demande pour des groupes. Les recettes des entrées sont versées à l’église du village pour sa restauration.

 

Texte Marie-Pierre Tamagnon

Photos DR

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